• Pas même les portes

    ballerine d'automne
     
    Pas même les portes
     
    C'est un ballet de danseuses pourpres et orangées
    Qui font leurs pointes au beau milieu du sentier
    Le long des boulevards et des grandes  allées 
    Au coin des marches de pierres d'un escalier
    Dans un craquement de cuir sous leurs souliers
     
    Elles s'insinuent en farandole sur le parking fermé
    Sous les grilles croisées des portes verrouillées
    Se moquant bien des jeux du trousseau de clefs
    Elles sourient,les belles, de l'air grognon du gardien dépité
    En tourbillonnant sous la rouille de son râteau édenté
     
    C'est le dernier tango brûlant d'un automne insurgé
    Soufflet de feux follets faisant la bise au vent mouillé
    Il enflamme les paysages aux bras soudain dénudés
    Laissant les arbres tout penauds,têtes dépouillées
    Mais avec aux pieds d'élégantes socquettes colorées
     
    Elle rhabille les champignons aux chapeaux étonnés
    De robes aux dentelles rouges et jaunes craquelées
    Dans un sourire de presque hiver,aux odeurs boisées
    C'est elle ,la tarentelle des feuilles,valse de fin d'été
    Eternelle ronde inachevée en quatre temps saisonniers
     
    Alors dansons... libres comme les feuilles mortes
    Que rien n'arrête...pas même les portes
     
    Adelaide
     
    (J'ai fait mon devoir du dimanche,
    à ton tour ,gentil poète..)