Le parc Cassin
Sous mes yeux,un corbeau noir et gris se dandine sur l'herbe humide du parc
Son cou oscille d'avant en arrière,de haut en bas ,souple comme un arc
L'oeil aux aguets,à l'affût de la moindre miette ,d'une minuscule proie
Parfois il s'arrête,les sens en alerte ,guettant les maladresses d'un passant
Il n'est pas seul,ils sont dix ,vingt ,frères issus du ciel et du sang
Le ramage sombre ,l'oeil rond,ils se hèlent soudainement de leur cris perçants
Rien ne les effraye,ni les voitures ni les jeux bruyants des petits enfants
Ils décollent en quelques bruissements d'ailes et glissent sur le fil du vent
La ville et l'immense square sont devenus leurs nouveaux lieux d'habitation
Les prés et les champs ne sont plus leurs seuls endroits de prédilection
Sous le trèfle et les brins d'herbe ,l'oiseau plante son bec en cadence
A quoi pense t il en me regardant l'observer depuis mon banc de bois ,en silence
Sur le sentier de bitume ,les gens paressent ou se pressent en l'ignorant
Il fait partie du paysage,l'oiseau noir,comme l'arbre ou le ciel d'argent
Au loin les volets bleus baillent en s'ouvrant sur les murs des bâtiments blancs
Ressemblant à un village oriental,qui se serait égaré dans une banlieue d'occident
Sur la colline un homme oiseau rouge s'envole,accroché à son aile immobile
Les panaches blancs lui font une escorte sur le lit bleu de l'infini intangible
Mes pensées flottent avec lui sur la brise ,illusion d'optique d'un vol gracile
Adelaide
Pour toi