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Gondole
Gondole
Le canal s'alanguit au petit matin
De légers clapotis jouent les mutins
Lèchant doucement le bois bleu déteint...
De la vieille gondole au sourire éteintLes pierres de l'escalier descendent vers elle
Espèrant la toucher de leur marche charnelle
Mais elle les ignore, son fond plat regarde le ciel
Parsemé de milliers d'étoiles à l'éclat éternelDe fines gouttes de rosée translucides
Se sont posées sans bruit sur son banc vide
Endolori du poids des serments candides
Oubliés là par les amoureux au baiser timideElle a relevé fièrement sa rame solitaire
Bravant le vent doux venu de la mer
Qui s'engouffre sur les canaux de lumière
Elle s'endort doucement ,la proue altièreSes rêves l'entraînent dans la Venise d'autrefois
Celle que les touristes ne connaissent pas
Qui soupire dans les ruelles étroites
Et sous les quatre cent ponts ou elle miroiteElle les connait tous par coeur ses p'tiots
Le majestueux Rialto,le Rosso ou le Del Cristo
Qui chantent en italien les refrains du Sole mio
En enjambant le flux domestiqué des eauxTant de fois elle a caressé l'ondoyeux reflet
Des manants ,des rois et des grands palais
Se mirant dans l'eau de mer au majestueux effet
Que l'ombre d'un nuage balaye l'instant d'aprèsElle sait que rien ne dure,ses lattes craquent
Le soleil ne se lèvera pas pour dissiper la brume opaque
Mais aujourd'hui les gouttes de pluie seront irisées de bleu
Sur le front d'une princesse aux pieds nus et d'un poète heureuxAdelaide
Pour toi
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